Évaluations d’écoles : c’est toujours NON !

Depuis la rentrée, le ministre Attal entend plus que jamais imposer les évaluations d’école et les pressions sur les IA-DASEN et les IEN se multiplient. En conséquence, les pressions s’accentuent sur les directions d’école pour tenter d’imposer des évaluations d’école.

Saisi par de très nombreux collègues qui ne souhaitent pas participer aux évaluations d’école, le SNUDI-FO27 tient une nouvelle fois à tordre le cou à certaines contre-vérités opposées oralement aux collègues qui font valoir, à juste titre, leur droit de ne pas y participer.

« Une nouvelle loi, de nouveaux textes, …rendraient, cette année, les évaluations d’école obligatoires ? »

FAUX ! Aucun nouveau texte n’est paru à ce sujet. La réglementation actuelle (qui n’a pas changé depuis 2 ans) ne permet pas d’imposer les évaluations d’école.

La Directrice académique prend appui sur la loi n°2019-791 du 26 juillet 2019 pour une Ecole de la confiance(loi Blanquer) qui instaure le Conseil d’Évaluation de l’École (CEE) et qui stipule, dans son article 40, que celui-ci est chargé de « définir le cadre méthodologique et les outils des autoévaluations et des évaluations des établissements conduites par le ministère ».

Mais aucun décret ni aucun arrêté, aucun texte réglementaire, ne définit la moindre obligation des enseignants du premier degré à ce sujet !

Rien dans le statut particulier des professeurs des écoles ne prévoit que les personnels doivent participer à une évaluation de l’école dans laquelle ils sont affectés.

Rien n’indique donc que les évaluations d’école revêtent un caractère obligatoire !

D’ailleurs, les représentants du Ministre, interrogés par le SNUDI-FO à de multiples reprises dans différentes instances, n’ont jamais pu indiquer que ces évaluations étaient obligatoires.

Le SNUDI-FO 27 rappelle que les documents publiés par le Conseil d’Evaluation de l’Ecole (le cadre d’évaluation des écoles, le guide de l’auto-évaluation, le cahier des charges et la charte de déontologie de l’évaluation externe) ne sont pas des textes réglementaires !

« Des heures prises dans nos Obligations Réglementaires de Service (ORS)seraient libérées pour les consacrer à l’évaluation d’école ? »

FAUX ! Faute de pouvoir les contraindre, il s’agit d’un marchandage sur les ORS pour tenter de convaincre les collègues.

Face à la charge de travail monumentale que représentent les évaluations d’école (24h sur 12 semaines !), la Direction académique tente de rassurer les collègues en leur proposant un aménagement des 108 heures annualisées. Cette proposition, qui relève plus du “marchandage” que du statut de la Fonction publique, consiste à retirer 9h d’animation pédagogique aux collègues.
Cette « proposition » est totalement illégale ! Elle contrevient au cadre réglementaire des obligations de service des enseignants et démontre, là encore, le caractère non obligatoire des évaluations d’écoles.


Le SNUD-FO 27 tient à confirmer que :
► les obligations de service des enseignants du 1er degré définies par le décret n° 2017-444 du 29 mars 2017 prévoient 24h d’enseignement sur 36 semaines et 108h annualisées (36h d’APC – 48h de travaux en équipes pédagogiques, de relation avec les parents, d’élaboration et de suivi des PPS pour les élèves en situation de handicap – 18h de formation et d’animations pédagogiques – 6h de conseil d’école). Les évaluations d’école ne rentrent dans aucune de ces catégories !
la formation continue représente pour chaque enseignant un droit inscrit dans ses ORS. Aucun personnel ne peut se voir imposer 12h de réunions en lieu et place d’animations pédagogiques ou de formation continue. Il n’est donc pas réglementaire d’amputer 9h des 18h de formations et d’animations pédagogiques pour les allouer aux évaluations d’école. Le droit à la formation continue ne peut pas être confisqué !
► les 48h consacrées à des travaux en équipes pédagogiques, aux relations avec les parents, à l’élaboration et au suivi des PPS des élèves en situation de handicap ne constituent pas un puits sans fond !!! De très nombreux collègues témoignent que 48h annuelles ne suffisent pas pour réaliser les conseils de maîtres, les conseils de cycle, les concertations, les réunions parents-professeurs, les remises des livrets scolaires… nécessaires sur une année scolaire. Consacrer des heures supplémentaires de réunions en équipe pour réaliser ces évaluations d’école relève donc du volontariat et ne peut pas être rendu obligatoire !


« Les évaluations d’écoles constitueraient la base de la rédaction du projet d’école »

Faux ! Le SNUDI FO rappelle que l’évaluation d’école met en œuvre :
● une auto-évaluation où l’école serait évaluée par les personnels, les agents territoriaux, les
parents, les élèves, les “partenaires” et les élus !
● une évaluation externe où un audit de l’école serait rédigé par des “personnalités extérieures”.

Ces 2 rapports constitueraient la base de la rédaction du projet d’école… Et c’est exactement le
« prétexte » de l’actualisation des projets d’école qui est utilisé pour tenter de généraliser les
évaluations d’école à marche forcée.

Dans le cadre de l’auto-évaluation, le Conseil d’Évaluation de l’École vient d’adresser des questionnaires à destination des parents et des élèves de CM1 et de CM2.

Dans celui destiné aux parents, il est par exemple demandé de répondre par “très souvent”, “souvent”, “de temps en temps”, “jamais”, ou “je ne sais pas” aux affirmations suivantes :
« En classe, notre enfant est aidé lorsqu’il ne comprend pas ? »
« L’enseignant de la classe nous a donné des informations sur sa manière de travailler ? »
« Notre enfant reçoit des indications qui le font progresser. »
« Notre enfant a beaucoup de devoirs à la maison. »
« Notre enfant se sent en confiance dans la classe. »
« Nous sommes bien informés sur le fonctionnement général de l’école. »
« Nous savons que notre enfant peut bénéficier d’une aide particulière s’il est en difficulté (tutorat, APC, PPRE, aides RASED, etc.). »
« Nous pouvons rencontrer facilement les professeurs ou le directeur. »

Quant aux élèves, le questionnaire du Conseil d’Evaluation de l’Ecole leur demande notamment de répondre à des questions comme « Penses-tu que tout est fait pour t’aider dans ton travail ? »

Dans le cadre de l’évaluation externe, le Conseil d’Évaluation de l’École (CEE) vient d’adresser des
propositions de plannings, qui prévoient d’auditionner : le directeur d’école, le gardien, les parents d’élèves, les responsables du périscolaire, les animateurs du périscolaire, les ATSEM, les Psy-EN, les ERSEH, les AESH, le coordonnateur REP, le régulateur scolaire…

Très loin de l’actualisation des projets d’école, dans laquelle les enseignants engagent une réflexion pédagogique permettant de faire converger leurs pratiques diverses vers un objectif commun, l’évaluation d’école s’apparente ni plus ni moins à un audit d’entreprise privée chargé de mettre au pas les personnels de l’école et de renforcer la tutelle des collectivités territoriales.

C’est l’évaluation des enseignants par les parents et les élèves qui est ainsi promue et organisée par le Conseil d’Evaluation de l’Ecole et la remise en cause du statut des personnels qui, jusqu’à présent, n’étaient évalués que par leur supérieur hiérarchique direct, l’IEN de circonscription.

Le SNUDI–FO 27 refuse la transformation de l’École publique en établissements autonomes dont les personnels seront évalués par les parents d’élèves et les collectivités territoriales et défendra pied à pied le statut des personnels.


« Les évaluations d’école peuvent être imposées ? »

FAUX ! ll n’existe aucune obligation pour les personnels, ni dans leur statut, ni dans leurs Obligations Réglementaires de Service de participer aux évaluations d’école.


Abandon des évaluations d’école !
Non à la territorialisation de l’École publique !