Conches : Le SNUDI-FO 27 dénonce l’emballement médiatique !

Le drame survenu à Conches, en septembre, a suscité une vague d’émotions bien légitimes et un emballement médiatique où notre collègue directrice a été mise sous les feux des projecteurs amenant à croire qu’elle était responsable de cet acte ignoble ! Lundi 14 janvier, nous avons appris que cette directrice et le collègue directeur de l’école élémentaire de Conches étaient mis en examen car la justice les soupçonnerait de ne pas avoir dénoncé des faits de maltraitance.

Tout d’abord, le SNUDI FO 27 tient à rappeler que la présomption d’innocence vaut pour tous les citoyens et donc pour ces deux directeurs. Nous demandons à ce qu’elle soit respectée.

Sans vouloir interférer avec l’enquête judiciaire en cours, nous tenons à préciser le contexte dans lequel s’est produit ce drame ainsi que les conséquences dans les écoles.
Les conditions de travail des directeurs et directrices d’école se dégradent d’année en année. Ils ont pour mission des tâches administratives qui ne cessent de s’accroître tout en étant garant du bon fonctionnement de l’école et en conservant, souvent, la gestion d’une classe, sans bénéficier pour autant d’une aide administrative. Avec la mise en place de la loi Rilhac, c’est aussi une responsabilité accrue qui repose dorénavant sur les épaules des directeurs et directrices d’école !

Il faut savoir également que la majorité des écoles fonctionnent actuellement sans médecin scolaire, ni infirmière scolaire qui permettaient à la fois de faire de la prévention et d’assurer le suivi médical des élèves.

De surcroît, les IP (Informations Préoccupantes) sont difficilement traitées, les délais sont longs, parfois de plus d’un an. C’est aussi la preuve des politiques successives sur le secteur social où le manque de moyens et de personnels sont de plus en plus criants !

Actuellement, les enseignants sont effrayés par cette situation et par le poids de la responsabilité qui leur incombe. Ils ont donc décidé de signaler le moindre événement. Au moindre doute, même minime, les signalements sont déposés, « pour se couvrir ». Tant pis, si les services sociaux, déjà saturés, ne peuvent plus traiter les dossiers. La preuve en est : une cheffe de service des assistantes sociales de la DSDEN a alerté sur cette situation informant que les cas les plus graves risquent d’être ensevelis sous la masse de signalements.

C’est pour cette raison que le SNUDI FO avec sa fédération des fonctionnaires, la FGF FO, revendique à tous les niveaux des moyens pour les services publics qui en manquent cruellement.

Enfin, une autre raison d’inquiétude est le manque de soutien de l’administration. Le délai de traitement des protections fonctionnelles est long, certaines sont même refusées. Au moindre doute, les enseignants sont suspendus avant même les conclusions de l’enquête administrative. Les personnels ne reçoivent aucun soutien de leur hiérarchie. Ils sont souvent mis en cause, dès le début, et jugés responsables de la situation alors qu’aucune investigation n’a encore commencé. Dans la situation de Conches en Ouche, on peut se poser la question du soutien indéfectible de l’administration face aux accusations.

Les professeurs sont des fonctionnaires d’État et devraient, à ce titre, bénéficier du soutien inconditionnel et de la protection de leur administration, tant que les responsabilités ne sont pas clairement établies.

Face à cette situation, le SNUDI-FO 27 a contacté les autres syndicats de l’Eure afin de proposer une action intersyndicale, un rassemblement devant la DSDEN notamment, afin que les collègues du département puissent dénoncer cette situation et apporter leur soutien auprès de nos 2 collègues de Conches.