Chaque jour qui passe met un peu plus en évidence que la crise du Covid-19 devient prétexte à poursuivre et amplifier les contre-réformes engagées à l’encontre de l’école publique républicaine et ses personnels.
La réouverture des écoles à partir du 11 mai a été l’occasion pour le ministre de mettre en place une école qui n’est plus l’école.
Une école gérée par les municipalités, créant la confusion entre scolaire et périscolaire, dans un mélange des genres entre enseignants et personnels municipaux, sans groupe classe de niveau, sans tous les élèves, alternant présentiel et distanciel, sans programmes nationaux mais avec des projets éducatifs territoriaux, sans respect des statuts, sans missions clairement définies, sans règles... Une « garderie apprenante municipale. »
Et, comme il l’a fait pour la réforme des rythmes scolaires, première mesure de son investiture, comme il l’a fait pour la gestion de la canicule l’an dernier, le ministre Blanquer répond immanquablement : ce sont les mairies qui décident.
C’est bien là son cap : tout est prétexte à se défausser sur les collectivités locales, car c’est là son objectif pour l’école. Nous sommes là dans la même logique : celle de la dislocation.
Et quand on écoute le ministre, ce constat alarmant laisse place à une inquiétude profonde, notamment lorsqu’il annonce que cette école dégradée, bricolée, à mi-chemin entre la garderie et l’école, entre la gestion nationale et municipale, est pour lui une préfiguration de « l’école de demain ».