Suite à la mobilisation du 3 juin, pour défendre les conditions de travail des AESH et contre les PIAL, nous avons été reçu en audience par monsieur Bourré et madame Courté.
Demandes de la délégation
Les problématiques remontées concernaient les conditions de travail, les difficultés de communication et d’informations, le manque de considération et de reconnaissance ainsi que le manque d’AESH sur le territoire et la gestion des PIAL.
La formation des AESH a aussi été évoquée ainsi que la mobilité et la campagne des affectations.
Il y a des difficultés à joindre et à communiquer avec les services gestionnaires : lycée Flaubert et service AESH au rectorat.
Les AESH ont difficilement les informations concernant leurs droits (arrondi des quotités, revalorisation, CSG, SFT, congé de fractionnement, frais de transport, prime mobilité) et peinent à obtenir satisfaction. Ils n’ont souvent pas accès à leurs boîtes professionnelles.
Selon leur lieu d’exercice, les AESH sont confrontés à des difficultés d’accueil, de transmission d’informations concernant l’école, le collège ou le lycée. Ils sont mal accompagnés et parfois maltraités. Certains élèves sont très difficiles à gérer et cela entraîne des souffrances au travail.
Le manque cruel d’AESH entraîne des difficultés dans la scolarisation des enfants, et a pour conséquence de dégrader les conditions de travail des enseignants et d’accueil de tous les élèves.
Avec la mise en place des PIAL, il y a de moins en moins d’AESH et la mobilité n’est pas en leur faveur.
Les AESH sont souvent oubliés dans la distribution des masques et des auto-tests alors qu’ils sont en contact direct avec les élèves.
Quelques questions se posent sur deux logiciels :
AGESH qui stabiliserait les accompagnements à 5h.
ANETH avec une convocation obligatoire de formation à distance de 5h.
Réponses de l’administration :
Monsieur Bourré a répondu que le recrutement est en hausse et que le dispositif est exponentiel.
L’organisation pose question mais s’améliore. Les AESH dépendent du rectorat de Rouen ou du Lycée Flaubert.
Il y a de plus en plus de CDI, un peu moins de 20% sur le département.
Les AESH ont un droit à un entretien professionnel, cela sera mis en place prochainement. Il devrait avoir lieu tous les 3 ans et en début de carrière. Les difficultés rencontrées et les conditions de travail sont prises en compte à cette occasion.
Le département de l’Eure est le département de l’académie avec le plus de PIAL. Le PIAL est l’interlocuteur de proximité. A la rentrée 2021, certains PIAL vont fusionner.
La grille indiciaire d’avancement des AESH va être régularisée, et ce, sur les 6 dernières années.
A la rentrée 2021, les arrondis de quotité seront retirés.
Pour l’instant, seuls les AESH dépendants du rectorat de Rouen peuvent bénéficier des frais de déplacement, en utilisant le logiciel chorus. Ce n’est pas le cas de ceux qui dépendent du lycée Flaubert.
Un travail sur la transmission d’informations sera effectué.
Un guide des bonnes pratiques, à l’intention des coordonnateurs PIAL, devrait être mis en place dans quelques temps. Il est en cours de rédaction. Par exemple, pour effectuer un changement dans l’emploi du temps ou le lieu d’exercice de l’AESH, il y aurait un délai d’une semaine pour qu’ils puissent s’organiser.
Une harmonisation avec le 76 est en cours.
Les formations ont eu lieu :
Pour la 1ère cohorte (environ 80 personnes) de la formation initiale en présentiel et en distanciel.
Pour la 2ème cohorte, (43 personnes) formation initiale en distanciel à cause des protocoles sanitaires. Ce n’est pas l’idéal il y a eu très peu d’échanges.
La rectrice a demandé, en formation continue, la mise en place d’une formation magistère (à distance) avec le logiciel Aneth, qui sera ouvert en septembre. Ce sont des heures de formation prévue dans l’annualisation. Le contenu de cette formation est décidé au niveau académique.
Il y a eu 43 demandes de mobilité, 19 demandes ont été acceptées et 2 ont été refusées dans l’intérêt du service pour ne pas déséquilibrer les PIAL.
Il y a moins d’accompagnement et plus de fractionnement dans les PIAL « pour favoriser l’acquisition de l’autonomie. » Nous avons souligné que certains enfants ne pouvaient pas être autonomes et qu’il manquait des AESH pour pourvoir aux besoins.
Nous manquons d’AESH, il ne peut donc pas y avoir de remplaçants AESH, d’autre part, il leur faudrait un autre statut avec des frais de déplacement.
A ce jour, nous n’avons pas reçu les notifications MDPH donc nous ne pouvons pas anticiper le nombre d’AESH dont nous aurons besoin. Il y a pour l’instant 640 emplois temps plein.
Il y a une tension liée au manque d’AESH. Et, le budget voté annuellement ne couvre pas toutes les demandes.
Les conditions de fonctionnement de Pegase sont difficiles.
Dernière question :
Où sont les équipes mobiles de soutien ? La disparition des RASED ne facilite pas l’intégration des enfants en situation de handicap.
C’est le renforcement du PIAL qui aura lieu dans les années qui viennent.
Les AESH demandent à participer au comité inclusif comme dans le 76, mais il ne s’est pas tenu cette année.
Ces réponses n’apportent pas satisfaction et sont éloignés du ressenti du terrain. La situation est loin de s’améliorer.
A la suite de cette audience, une AG s’est tenue et a décidé la poursuite de la mobilisation. Une manifestation à Paris a été évoquée.
La grève et les manifestations du 3 juin ont été un succès partout en France. La presse se fait largement l’écho de la mobilisation.
Pour amplifier la mobilisation, continuer à défendre ces revendications et construire le rapport de force, organisons des réunions d’informations syndicales et des AG, dans les établissements.
Le SNUDI-FO 27 rappelle ses revendications :
Une meilleure rémunération, car les AESH subissent un temps partiel imposé.
Une formation car elle est quasi inexistante
Un vrai statut
Le respect des AESH dans leurs missions.