La fédération FO de l’enseignement de l’Eure alerte sur les conditions chaotiques de la rentrée 2022 dans les écoles, collèges, lycées et lycées professionnels de l’Eure. Il est impératif de faire cesser cette dégradation !
En lycée général, technologique et professionnel, les épreuves du baccalauréat ont été marquées par le plus grand mépris pour les correcteurs dont les notes ont été automatiquement remontées de 2 points ce qui n’a pas empêché les résultats de chuter de plus de 4 points. Le contrôle continu qui était censé préserver les élèves du bachotage a au contraire généré un stress et un épuisement des élèves inquiets pour les conséquences de chaque note sur leur orientation.
En collèges, l‘inspection académique et le rectorat tentent d’imposer le travail gratuit en refusant de rémunérer les membres des jurys d’évaluation des oraux alors qu’il s’agit d’une épreuve comptant pour le diplôme national du brevet.
En collèges, l’inspection académique de l’Eure continue de fermer des classes entrainant des hausses d’effectifs par classes insupportables. Quelques exemples :
Collège de Thiberville : 3 classes fermées pour une baisse de…21 élèves.
Collège de Pont-de l’Arche : une classe en plus pour … 70 élèves en plus
Collèges Paul Bert et Navarre à Evreux : des classes à 28 élèves pour un public dont une partie est issue de l’éducation prioritaire.
Collège de Bourg-Achard : 830 élèves pour un collège prévu pour 800, avec des classes à 29, un manque de surveillants, d’infirmières et d’assistantes sociales.
Collège de Montfort sur Risle : deux fermetures de classe, résultat : 28 élèves par classe en 6ème et 30 élèves en 5ème avec des élèves en situation de handicap et leur AESH dans des salles qui ne sont pas assez grandes.
Collège de Gravigny : fermeture d’une classe de 3e alors que les effectifs prévus sont à 29,6, alors que 20 élèves ne sont pas affectés et que des élèves ukrainiens seront accueillis mais ne figurent pas dans les effectifs prévus.
Partout les effectifs par classe sont prévus à la hausse.
En lycée comme en collège les dérogations sont refusées pour ne pas ouvrir de classes supplémentaires qui permettraient de faire baisser les effectifs par classe.
Pour les AESH, rémunérés au dessous du seuil de pauvreté, la taille des PIAL double tout comme le prix du litre d’essence depuis un an. La décision de doubler la taille de la zone d’intervention des AESH (les personnels qui aident à la scolarisation des élèves en situation de handicap) conduit ceux-ci à renoncer à travailler pour 700€ par mois avec des frais d’essence qui représentent 10 % de leur salaire. Résultat, à la rentrée des centaines d’élèves en situation de handicap risquent de se retrouver sans AESH… faute d’AESH.
Dans les écoles du département, faute de recrutement de professeurs des écoles de nombreux postes ne seront pas pourvus à la rentrée et encore trop de classes fonctionneront à double ou triple niveaux à plus de 27 élèves par classe. FO demande le recrutement immédiat des professeurs inscrits sur les listes complémentaires du concours des professeurs des écoles.
Fait sans précédent dans notre département, la directrice académique s’accorde cette année la possibilité de fermer des classes à tout moment et jusqu’au jour de la rentrée des classes ! FO dénonce ce coup de force et demande l’ouverture de tous les postes nécessaires (classe, remplaçants, RASED.
Dans les lycées professionnels, la nomination de Carole Grandjean inquiète les enseignants. Nommée, sous la double tutelle du Ministre du Travail et du Ministre de l’Éducation, sa feuille de route est « une réforme des LP sur le modèle de l’apprentissage ». Il s’agit de regrouper dans une même classe élèves relevant du ministère de l’Education et apprentis relevant du ministère du Travail et de favoriser l’apprentissage qui permet le travail des jeunes pour un salaire de 21% à 78% du SMIC et remet en cause les grilles de salaires des conventions collectives.
Les personnels du rectorat et de l’inspection académique sont épuisés. La fusion des académies de Caen et de Rouen se solde par un surcroît de travail pour moins de personnels ce qui met en péril tout l’édifice de l’Education nationale.
A cause des réformes successives qui ont dégradé les conditions de travail, à cause du blocage des salaires et faute de reconnaissance de l’engagement des personnels, les jeunes se détournent de l’enseignement.
Conséquence directe : en collège comme en lycée, de nombreux postes ne seront pas pourvus à la rentrée dans l’Eure en éducation musicale, en technologie, en sciences physique, en français, en latin, etc… faute d’enseignants.
Le quinquennat Blanquer a sabordé l’éducation nationale et le nouveau ministre poursuit la politique de son prédécesseur.
Cette situation n’est pas acceptable. Les personnels sont en souffrance dans des proportions inégalées.
La fédération FO de l’enseignement de l’Eure dépose un préavis de grève à compter du 31 août, jour de la prérentrée des enseignants.
La fédération FO de l’enseignement de l’Eure appelle tous les personnels des établissements de l’Eure à participer à l’assemblée générale départementale des personnels de l’Education nationale le mardi 30 août à 14h à Evreux.
pour organiser le refus des conditions scandaleuses de la rentrée 2022,
pour la défense de l’Ecole publique,
pour les créations de postes,
pour la baisse des effectifs par classe,
pour la reconnaissance financière de tous les personnels chargés de l’indispensable mission de service public de l’Education nationale en revalorisant de 25% le point d’indice.